Étant immigrante, j’ai dû m’adapter à un nouvel environnement et une nouvelle réalité et j’ai progressivement découvert l’histoire du Canada et de Montréal. J’ai compris que la ville de Montréal –présentée comme multiculturelle et égalitaire- s’était construite à partir d’un héritage colonial pas assez reconnu, voire effacé. J’ai ainsi commencé à me poser des questions sur ma présence à Montréal en tant qu’immigrante et en tant que femme noire. Originaire des Antilles françaises, je suis héritière des atrocités du colonialisme du continent américain et de l’esclavage. Immigrante française, j’ai été acceptée par les institutions canadienne et québécoise et de ce fait, je participe à l’occupation d’un territoire originellement volé. De ces constats, je m’interroge sur la place que j’occupe et de ce que ma présence peut apporter à cette situation si complexe. Créée autour de ces problématiques « Imprinted On My New Place » montre mon corps à proximité de monuments en lien avec l’histoire de Montréal. Par cette série, je veux exprimer mon sentiment conflictuel de vivre et de m’épanouir sur un territoire non-cédé et de mon engagement à prendre conscience, à reconnaître l’histoire cachée de Tio’tia:ke/Montréal afin de faire ma part dans le processus de réconciliation décolonisation.